Working Papers Series

Les nouvelles technologies dans les bibliothèques françaises

(This is only a working paper, not an article. Please do not quote)

28 Fevrier 2000

ACF


Cette intervention se proposerait de faire le point sur la situation des bibliothèques françaises en ce qui concerne les nouvelles technologies, leurs usages, leurs perpectives, leurs limites…


1) Etat des lieux et évolution de l’informatisation des bibliothèques en France, principalement dans les bibliothèques universitaires (BU) et les bibliothèques municipales (BM) : les chiffres et proportions de bibliothèques informatisées, les caractéristiques, objectifs et usages de cette informatisation, les modalités d’accès à Internet selon les établissements, les ´ points forts ª, accents et tendances majoritaires sur les sites web des bibliothèques et les ressources électroniques

Voir le Rapport du Conseil Supérieur des Bibliothèques pour les années 1998-1999, principalement le chapitre ´ Informatisation et ressources électroniques dans les bibliothèques ª (rapport disponible en texte intégral sur le site Internet de l’ENSSIB, à l’adresse suivante :

2) Présentation de quelques exemples remarquables dans le contexte français : bien que pas nécessairement représentatifs de la situation française dans sa globalité qui souffre d’une très grande disparité (notamment parmi les bibliothèques municipales, c’est-à-dire celles qui sont au premier chef concernées par ce type de projet qu’est citizen kit), ces quelques exemples variés et répondant à des objectifs distincts permettent néanmoins de cerner quelques-uns des objectifs (réalisables ou non à court terme pour l’ensemble des bibliothèques) qui semblent être au cœur des projets actuellement à l’étude pour les bibliothèques.

a) La Bibliothèque nationale de France (BnF) : malgré tous les ratés du projet, l’idée à l’origine est intéressante (bien que paradoxale pour une bibliothèque nationale et concrètement difficilement réalisable dans le contexte qui est celui de l’actuelle BnF) dans la mesure où elle associe une bibliothèque à vocation entièrement publique et ´ ouverte ª (malgré des restrictions telles que l’accès payant !) et une bibliothèque de recherche aux collections uniques en France (la traditionnelle BN, déménagée de la rue de Richelieu à Tolbiac). L’une des grandes nouveautés de cette bibliothèque se devait précisément d’être le caractère pionnier de son système et ses ressources dans le domaine informatique : malgré une limitation des ambitions initiales du projet et ses ´ couacs ª à répétition, il pourrait être intéressant d’étudier quelques-uns de ses aspects et des services nouveaux proposés à un public à la fois très large (celui des Hauts-de-Jardin, c’est-à-dire de la bibliothèque publique) et très spécialisé (celui du Rez-de-Jardin, càd de la BN proprement dite). De surcroît, la BnF est à l’origine d’un vaste programme de numérisation des collections (principalement les fonds anciens pour des raisons de droits bien sûr) tant pour ses propres collections que celles des BM classées ; dans le cadre du programme Gallica, un très grand nombre d’ouvrages numérisés sont déjà disponibles sur le site de la BnF… (par ailleurs elle vient d’achever totalement la rétroconversion informatique de ses catalogues pour les imprimés en caractères latins, ce qui permet de proposer le catalogue dans son intégralité sur le web)

b) La Bibliothèque publique d’information (BPI) du Centre Beaubourg mérite également une attention particulière tant en regard de son histoire et de sa vocation initiale qui, comme son nom l’indique, fait de la bibliothèque un lieu d’accès à l’information en général et dans son sens le plus large (et plus un simple lieu d’érudition), mais aussi parce que sa récente réinformatisation suite à la fermeture temporelle de Beaubourg l’a amenée à repenser sa mission dans ce cadre : un accès à l’ensemble des applications est proposé au lecteur sur l’ensemble des 450 postes destinés au public (pour 2000 places) ; ainsi que, dans chaque section, des postes multimédias paramétrés selon la discipline…

c) La BM de Lyon : comme la BPI, elle a fait l’objet récemment d’une réinformatisation et a envisagé l’accès totalement libre à Internet et propose des initiations à Internet mais aussi des aides personnalisées ; l’ensemble de ses ressources (catalogues, images et ouvrages numérisés, mais aussi projet des revues de presse, etc) sont disponibles sur le site de la bibliothèque (http://bm-lyon.fr). De plus, la BM de Lyon est sans aucun doute l’une des bibliothèques municipales les plus intéressantes en France et dont la palette de services au public est la plus vaste et la mieux élaborée (comparable à bien des égard à celle de la BPI, mais avec la structure classique d’une bibliothèque —prêt à domicile, fonds ancien, section jeunesse, etc)

d) La BU de Paris VIII (Université de Paris/St-Denis) : récemment construite, assez exemplaire du point de vue de son architecture et organisation, mais aussi et surtout site pionnier dans quelques domaines à explorer, tels que celui de la formation des usagers (site pilote pour tenter d’intégrer cette formation aux ressources —principalement électroniques- de la bibliothèque au cursus universitaire des étudiants : question actuellement assez ´ en vogue ª dans le domaine des BU en France)

e) Enfin, présentation de quelques services et projets transversaux de coopération entre bibliothèques et d’accès à l’information : des projets de catalogues collectifs bien sûr, mais aussi les Urfists (Unité régionale de formation et de promotion pour l’information scientifique et technique), Formist (Formation à l’usage de l’information dans l’enseignement supérieur), etc

3) Bilan :

- Perspectives (à partir de certains des aspects précédemment évoqués)

- limites : bilan contrasté selon les bibliothèques (un grand nombre de bibliothèques municipales de moindre envergure ne sont pas informatisées) ; lorsque cette informatisation est garantie et que les ressources de la bibliothèque sont mises sur le web, on assiste très souvent dans les BM à une certaine ´ patrimonialisation ª du web (images, manuscrits ou fonds anciens prestigieux numérisés) qui non seulement n’apporte pas grand chose au public, mais peut de surcroît être utilisé contre lui (la numérisation permettant définitivement de tenir le lecteur à l’écart des collections !) ; bref, très souvent une informatisation et un accès à Internet qui sert un peu d’alibi, sans véritablement se donner les moyens d’exploiter les ressources les plus intéressantes dans ce domaine, notamment en les resituant dans le contexte de la lecture publique et de la vocation fondamentalement publique de toute bibliothèque. Enfin, tenter d’envisager ces efforts en matière d’informatisation et d’accès à Internet pas seulement sous l’angle de l’utilisation des ressources de la bibliothèque (même si ces dernières sont depuis longtemps déjà, notamment pour les BM, définies de façon très large) pour ses ´ lecteurs réel ª mais comme lieu privilégié d’accès à l’information (savante, pratique, politique, quotidienne, etc) en général pour l’ensemble des lecteurs non seulement réels mais aussi ´ potentiels ª : si la bibliothèque a souvent été définie comme un lieu d’apprentissage de la ´ démocratie ª (sic) et est de fait l’un des derniers espaces publics dans la ville (pour ne pas dire le seul), il importe de (re)poser ces questions avec urgence et d’inventer de nouvelles démarches et accès à l’information la rendant digne de sa propre définition…


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